Raid Pierre Harvey 2020: Questions et réponses

20 ans après la fin du raid Pierre Harvey, une course de vélo de montagne de 3 jours entre Chicoutimi et Québec sur 245 km, Mathieu Bélanger-Barrette a reconstitué le parcours et s’y est attaqué en une seule journée le 13 juin dernier. Nous avons fait le point sur son exploit sous la forme questions-réponses pour en savoir plus sur les dessous de cette aventure au-delà des frontières de notre imaginaire cycliste.


Tout d’abord, bravo pour ton exploit Mathieu. D'où t’es venu cette idée de recréer le Raid Pierre Harvey presque 20 ans après sa dernière édition?

L’idée m’est venue l’an passé lors du Trans Rockies. Cette course renaissait après une pause de 10 ans. J’avais toujours eu le goût d’y participer, mais j’étais trop jeune pour faire ce genre de distance à l’époque. J’étais vraiment content de participer à la même course que mes idoles avaient fait 10 ans auparavant.

De là j’ai eu l’idée de recréer le Raid Pierre Harvey. Et si je voulais revivre le raid, je me suis dit que je devais le refaire moi-même. Par ailleurs, on ne roule pratiquement jamais dans cette région, j’étais curieux de découvrir ce terrain de jeu. 

Comment as-tu fait pour retrouver la route originale?

Évidemment, j’ai eu de la  difficulté à la retrouver et j’ai même laissé tomber après un certain moment. Les seules informations que j’avais dataient de 1998-2000 et je ne pouvais pas me fier sur celles-ci car les routes ont changé depuis. J’ai donc créé un parcours qui était semblable à ce qui se faisait dans le temps, mais qui emprunte des chemins différents sur quelques kilomètres. Je n’avais aucune idée des surfaces sur lesquelles j’allais rouler, de quoi auraient l'air les connections entre la ZEC, la réserve faunique et la forêt Montmorency, mais tout s'est bien déroulé! 

Comment se prépare-t-on pour une journée de 245 km dans le bois?

La préparation est assez simple en terme d'entraînement, il faut avoir un bon fond! J’ai fait des grosses sorties dès que je pouvais sortir dehors au printemps. Plusieurs 150 km avec du gros dénivelé et une bonne sortie de 8-9h pour voir comment mon corps allait réagir. Je suis rendu habitué aux grosses semaines de volume alors je m’adapte super bien. J’ai aussi complété mes semaines avec des sorties “tough” avec des intervalles qui ne finissaient plus de finir. 

Coté logistique et parcours, je me suis assuré que le parcours était faisable, que j’allais avoir une équipe solide avec moi (du monde sur qui je peux me fier et qui ne vont pas me ralentir dans mon projet). Tout s’est vraiment bien déroulé.

Parle-nous de cette exécution avec ton équipe...

La route que j’avais dessinée avait seulement 2 accès par voiture, au kilomètres 140 et 180. J’avais donc 3 coéquipiers qui pouvait faire les différents segments avec moi:

     Victor Verreault a accompagné Mathieu sur les premiers 140 km 

Chicoutimi - L’étape

On est parti à 5am de Chicoutimi, du vieux port directement, comme dans le temps. Les premiers 20 km était sur le bitume alors pas trop de soucis. Ensuite on s’est enfoncé dans une ZEC qui débouchait finalement dans un réseau d’éoliennes vraiment incroyable. On a frappé des sentiers de “quad”, suivi des traces d’ours pour finalement arriver aux portes de l'enfer, près de l’étape, où j’ai eu droit à mon premier ravito. 

                  De nouveaux vêtements après 6h en selle :)

L’étape - Forêt Montmorency

Cette partie était la plus courte, on en a donc profité pour faire des photos et vidéos. Mon chum David a utilisé un ebike pour pouvoir me suivre et traîner son stock de caméra. David allait à l’avant, me prenait en action, emballait son matériel et venait me retrouver. Le seul hic, c’est que les ebikes au Canada sont limité à 30km/h et je peux vous dire que David a forcé pas mal parce que j’avais vraiment des bonnes jambes à ce moment là ;-)

                     En plein milieu du parc des Laurentides

Forêt Montmorency - Lac-Beauport

Le dernier segment était moins mystérieux pour moi parce que j’avais déjà fait quelques sections il y a quelques années. Par contre, après 20 minutes, nous nous sommes retrouvé face à un pont absent. Nous avons donc dû traverser une rivière avec un courant assez fort à pied. Pour le reste de cette section, c’était majoritairement descendant. On est arrivé au Lac-Beauport avec 2-3 heures d’avance sur mon horaire, signe que tout s’est bien déroulé.

                   Dans les marécages avec Phil St-Laurent

As-tu des secrets pour passer au travers de ce genre de défi?

J’ai 3 conseils vraiment importants: Manger, avoir du bon matériel et être très bien préparé.

Je traînais toujours pas mal de bouffe sur moi, des barres tendres bien sûr, une pop tart, quelques Fruit2 (Xact Nutrition) et une boisson très riches en calories (Flow Formula). Avec ça, j’étais capable de répondre à tous les obstacles, et je gardais le sucré pour les moments plus difficiles. 

Le bon matériel est VRAIMENT essentiel. En aucun cas, j’ai douté de mon vélo et de mes vêtements. Je savais que je pouvais traîner le strict minimum en terme d’entretien et que j’allais être correct. Je pense que c’est important de s’associer avec des compagnies auxquels on fait confiance et cette année, j’ai vraiment frappé le jackpot. 

Finalement, être prêt autant du côté physique que logistique rend la chose plus facile. J’avais préparé un document pdf pour mon équipe pour leur permettre de me suivre par GPS, avec les points de rencontres, les kms et heures d’arrivée à chaque point. Comme de fait, tout le monde était à l’heure et on a respecté l’horaire. Honnêtement, je ne voulais pas finir ma ride dans la noirceur. 

Questions en rafale

Pourquoi pas en gravel bike?

Ça brasse trop, les photos partagées ne rendent pas justice au terrain. Les descentes en patates lousses ne feront qu’une bouchée des pneus de gravel! 

Est-ce qu’on peut avoir accès au fichier GPX?

Ma ride est publique sur strava, mais je ne veux pas la partager. C’est complexe d’avoir les droits d’accès et je ne veux pas être responsable des gens qui voudrait tenter la même route.

Vas tu le refaire?

Non, je passe à d’autre chose.

Des gens à remercier?

Ma blonde Sarah qui m’endure et me supporte dans toutes mes niaiseries de « je vais passer par la Zec finalement » etc. :P

David Maltais aux médias et hébergement.

Victor Verreault pour les 140 premiers km.

Phil St-Laurent pour le dernier segment. 

Génétik sport pour le tune up de feu et le prêt de ebike. 

Mes commanditaires habituels pour leur support.  

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